Rahman Mustafayev, l'Ambassadeur de la République d'Azerbaïdjan en France
Le clientélisme des nationalistes arméniens en France
En coulisse, la communauté arménienne, divisée au temps de l’Union Soviétique, s’est organisée à partir de la chute de celui-ci, et s’est soudée autour de l’offensive des Arméniens en 1992 pour conquérir le Karabakh, puis de l’occupation de ce dernier et des territoires adjacents et surtout autour de la revendication de reconnaissance du Haut-Karabakh comme République indépendante.
En 2017, la guerre du sud Caucase ne s’est pas encore déclenchée sur le terrain, mais elle a déjà commencée en France, discrètement menée par la communauté arménienne dans les couloirs du Parlement, du Quai d’Orsay, et des conférences de rédaction.
La communauté arménienne française
La communauté arménienne française, forte d’environ 700 000 personnes, est principalement concentrée sur 3 régions-clés : Paris et sa banlieue, Lyon et Marseille.
Elle pèse désormais d’un poids politique considérable au sein d’une classe politique en quête de voix.
Les élus de ces régions nouent des relations étroites avec la communauté arménienne.
En échange de son appui électoral, celle-ci attend d’eux un soutien dans la reconnaissance de cette « République » qui n’est, en revanche, reconnue par aucun autre pays, Arménie comprise.
Ils établissent notamment des « jumelages » et des « chartes d’amitié » entre leurs communes et celles des territoires occupés.
Des accords illégaux en regard de la loi française, puisqu’ils sont en contravention avec le droit international qui, à travers plusieurs décisions consécutives du Conseil de Sécurité de l’ONU a confirmé l’illégalité de l’occupation de ce territoire par l’Arménie.
Défendre la souveraineté de l’Azerbaïdjan auprès des autorités françaises
La première mission du nouvel ambassadeur d’Azerbaïdjan en France a par conséquent été de contribuer à rétablir le droit et faire respecter la souveraineté de l’Azerbaïdjan auprès des autorités françaises et des élus locaux.
Les interventions auprès du quai d’Orsay et des parlementaires étant restées lettre morte, l’Ambassade a choisi de porter l’affaire devant les tribunaux.
En 2018 et 2019, une vingtaine de batailles judiciaires ont été engagées contre les jumelages ou les « chartes d’amitié » entre des villes française et des villes du Haut-Karabakh sous occupation arménienne.
Bilan : 18 décisions de justice en faveur de l’Azerbaïdjan, 18 « chartes d’amitié » annulées par les tribunaux. Parmi elles, la « charte d’amitié » entre la commune de Vienne et la ville d’Hadrout, celles établies entre la « république du Haut-Karabagh » et le département de la Drôme, entre les communes de Bourg-lès-Valence et de Choucha, entre Bourg-de-Péage et Khodjavend, entre Saint-Etienne et Choucha, entre la commune d’Arnouville et Khodjavend.
Ces décisions font jurisprudence. Pour la première fois, la mainmise territoriale du nationalisme arménien, et les velléités de justification indirecte de l’occupation arménienne subissaient un coup d’arrêt.
Le mur des medias
On dit souvent que l’écriture est une arme plus meurtrière que le fusil.
Le parti Dashnak arménien l’avait compris depuis longtemps, puisque, à travers son Comité de Dépense de la Cause Arménienne, et son Centre de Recherche sur la Diaspora Arménienne, il a tenu, et continue à tenir, la plume de nombreux journalistes et écrivains.
Les militants arméniens ont fortement investi la presse française, et chaque journaliste d’origine arménienne va devenir un « soldat » de la communauté. Des responsables de la rédaction de grands quotidiens, hebdomadaires ou radios deviennent ainsi des porte-parole de la cause arménienne.
Malgré cela, l’Ambassadeur d’Azerbaïdjan, son Excellence Monsieur Rahman Mustafayeva pu, un temps, exprimer le point de vue de son pays dans des medias comme Radio-Courtoisie, TV5 monde, Radio Maghreb, France 24, RFI, Opinion Internationale, La Tribune, etc…
Mais après sa cuisante défaite militaire qui l’a obligée à restituer à l’Azerbaïdjan les territoires qu’elle occupait depuis 30 ans, l’Arménie a décidé d’engager toutes ses forces dans la bataille de l’information afin de dresser un véritable mur entre l’Azerbaïdjan et le public.
Renforcer la diaspora azerbaïdjanaise
S’il est quelque chose à mettre au crédit de la diaspora arménienne en France, c’est d’avoir su, à partir d’une communauté disparate et divisée dans les années 80, construire une force structurée et efficace.
Pour contrecarrer la désinformation dont celle-ci est devenue une experte, la diplomatie azerbaïdjanaise se devait aussi d’aider les azerbaïdjanais de France à mieux s’organiser.
Ces cinq dernières années ont ainsi été marquées par une meilleure organisation de la communauté azerbaïdjanaise en France, qui est devenue plus soudée, plus active, et s’est mobilisée autour des réseaux sociaux et de l’organisation d’événements mémoriels et culturels au Centre Culturel d’Azerbaïdjan.
Désormais, la communauté azerbaïdjanaise sait faire entendre sa voix, comme cette semaine devant le Sénat contre la résolution anti-azerbaïdjanaise.
Promouvoir l’Azerbaïdjan
Les nombreuses manifestations culturelles organisée par l’Ambassade pendant et à l’issue du conflit ont permis à un nouveau public de découvrir les richesses culturelles d’un pays qui, on l’a dit, était jusqu’à présent rester dans l’ombre.
Lui-même auteur d’un livre d’histoire sur les relations politiques dans le Caucase, paru en 2019 aux Presse du Châtelet : «L’Azerbaïdjan entre les grandes puissances (1918-1920) », Rahman Mustafayev va encourager la publication plusieurs ouvrages : « Arshin mal Alan », aux Editions Hermann, sur l’opéra de Uzeyir Hadjibayli, « Entretenir la flamme, Une histoire politique de l’émigration azerbaïdjanaise (1920-1940) » par Georges Mamoulia et Ramiz Aboutalybov aux éditions Hémisphères, « Nizami Gandjavi, Ghazals suivis de Aphorismes » chez Hémisphères.
Un nouvel ouvrage, en cours de publication chez Hermann, racontera la passionnante histoire de la ville de Choucha.
Manifestation Culturelle
Pratiquement chaque semaine, une manifestation organisée avec le concours de l’Ambassade a mis à l’honneur les beaux-arts, le cinéma, la photographie azeries, et, naturellement, la musique grâce à une série de concerts, comme celui donné à l’occasion du 100e anniversaire du compositeur Fikret Amirov, celui du groupe de Mugham « Qarabagh », celui du pianiste Isfar Sarabski, et plusieurs concerts on-line diffusés pendant le lock-in du COVID.
On a également pu écouter le flûtiste Agharahim Gouliyev, le pianiste Etibar Asadli et son groupe d’ethno-jazz.
On se souvient également du grand concert organisé en 2019 à l’Eglise Saint-Eustache en mémoire aux victimes du massacre de Khodjaly.
Enfin, il y a quelques jours, le chef Fuad Ibrahimov a dirigé l’orchestre de Marseille.
Des expositions, comme les photographies de Maya Baghirova sur les juifs de montagne sur celle les destructions commises sur le Kararabakh « Le jardin noir » pendant l’occupation arménienne, ont fait connaître la diversité des cultures azerbaïdjanaises, de même que les soirées littéraires, comme celle qui fut dédiée au 880e anniversaire du grand poète et philosophe azerbaïdjanais Nizami Ganjavi, ou la présentation du dernier livre de l’académicien Jean-Christophe Ruffin : « Le flambeur de la Caspienne ».
Une sacrée leçon…
Il faut évoquer souvent dans ces pages, non sans une certaine nostalgie, le temps où, de De Gaulle à Chirac, la France avait une parole, qu’elle respectait, et qui était respectée.
Ses choix n’ont peut-être pas toujours été pertinents – qui ne se trompe pas – mais ils ont toujours été courageux.
Concernant l’Azerbaïdjan, les déclarations successives du Président de la République Française sont en contradiction avec les 4 résolutions du Conseil de Sécurité de l’ONU confirmant l’illégalité de la présence arménienne au Karabakh, et qu’elle a elle-même votées.
Elles sont en contradiction avec le rôle d’arbitre que lui conférait sa co-présidence du groupe de Minsk. Enfin, elle viole le « Traité d’amitié, de compréhension mutuelle et de coopération » signé entre l’Azerbaïdjan et la France en 1993.
L’Ambassadeur d’Azerbaïdjan, son Excellence Monsieur Rahman Mustafayev a vite compris que la France n’était plus un partenaire fiable.
Qu’elle menait, au contraire, un combat contre l’Azerbaïdjan, victime collatérale de l’islamophobie d’État, un terme que les autorités françaises cherchent d’ailleurs à censurer.
Combat diplomatique, idéologique, médiatique sous couvert de discours mielleux évoquant l’amitié et le partenariat.
L'Association Dialogue France-Azerbaïdjan (ADFA) a représenté l'Azerbaïdjan au Forum des Associations à Paris, Azernews par Laman Ismayilova
La mission de l’Association Dialogue France Azerbaïdjan s’articule autour de deux axes principaux:
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