L'Origine de l’engagisme ou Indenture labour opposé à l'Emigration Moderne
L’engagisme ou Indenture labour ou travail sous contrat d’engagement est le système d’utilisation de la main-d’œuvre qui prend le relais de l’esclavage suite aux abolitions de 1833-34 dans l’espace colonial britannique et de 1848 dans l’espace colonial français.
Un cinquième de ces engagés ont été dirigés vers les îles à sucre des Mascareignes (environ 200 000 à La Réunion et 462 800 à l’île Maurice).
L'abolition progressive de la traite négrière et de l'esclavage dans les colonies européennes a conduit les autorités à faire appel à des travailleurs étrangers en Asie et en Afrique pour répondre aux besoins de main-d'œuvre dans les colonies.
Ainsi, par le biais d'un système d'indenture, plusieurs millions de travailleurs ont émigré vers les colonies européennes des Amériques, du Pacifique ou de l'océan Indien.
En échange de la promesse d'une vie meilleure, ils signaient un contrat d'indenture dont la durée variait selon l'origine du travailleur et la colonie d'accueil.
Souvent comparé à la traite des esclaves, ce système, dont les abus étaient visibles, a progressivement disparu à la veille de la Première Guerre mondiale.
Ces nouveaux flux de main-d’œuvre engagée sont dictés par l’expansion coloniale de l’Europe mais également par des conditions socio-économiques difficiles dans les pays d’origine des engagés, lesquelles agissent comme de puissants facteurs de départ.
Les travailleurs, majoritairement des hommes, sont recrutés directement par l’administration coloniale ou par des agents d’immigration.
Ainsi, des Javanais, des Japonais, des Tonkinois, des Africains, des Malgaches mais surtout des Chinois et des Indiens quittent leur sol natal pour venir travailler, en échange d’un salaire, dans les colonies d’Amérique et de l’océan Indien mais également dans les territoires nouvellement conquis par les puissances impériales en Afrique, en Asie et dans le Pacifique.
Entre 1834 et 1920, environ 1 500 000 engagés, dont 85 % d’Indiens, sont envoyés dans les colonies britanniques, un tiers à l’île Maurice, un tiers aux Antilles britanniques, et le reste au Natal.

L'engagisme à l'Ile Maurice
Plusieurs dizaines de milliers de travailleurs indiens émigrent pour les colonies françaises de la Réunion, la Martinique, la Guadeloupe et la Guyane.
L'engagisme en Martique
750 000 Chinois partent pour la Malaisie, Sumatra, Cuba, les Antilles britanniques ou encore la Réunion.
Il ne faut pas oublier non plus des dizaines de milliers de travailleurs africains qui rejoignent les Antilles, la Guyane, la Réunion, l’île Maurice ou encore le Natal.
L'engagisme à la Réunion
Ils viennent du Mozambique et de Zanzibar pour l’océan Indien, et du Congo et du Sénégal pour la partie Atlantique. Des expériences sont également tentées avec des travailleurs européens (Maltais, Irlandais, Français) mais sans succès.
C'est la méthode qui diffère dans l'engagisme moderne, ce sont les méthodes utilisées relèvent de la même logique. Il y eut deux sortes d’engagisme, l’un non réglementé, qui vit les razzias se poursuivre sur les côtes de l’Afrique de l’Est et de Madagascar, la différence résidait dans le caractère contractuel des conditions soumises à l’engagé devenu une sorte de serf par rapport aux anciens esclaves.
La deuxième forme résultait d’un encadrement juridique plus strict, par exemple les accords existants entre la France et l’Angleterre pour le « cheptel » prélevé aux Indes.
Cet encadrement n’était pas destiné à mieux protéger les « coolies », bien sûr, mais à permettre aux États de conserver le contrôle du trafic.
La France aujourd'hui
Pour prendre l’exemple de la France d’aujourd’hui, les Français pauvres sont confrontés à une triple spoliation. Tout d’abord avec la décision de considérer qu’une partie des couches populaires, des chômeurs, des précaires, des plus pauvres est définitivement désaffiliée.
Ils étaient déjà délaissés, ils seront abandonnés.
Ensuite, cette gestion des migrants coûte cher à la collectivité. Et ce sont les institutions en charge du social dont les budgets sont déjà dramatiquement bas qui doivent faire face à ces importants surcoûts.
Enfin, les mêmes couches populaires, déjà en situation d’insécurité matérielle, culturelle, et en panne d’espoir pour leurs enfants, se cabrent et prennent en haine ceux dont ils ont le sentiment qu’ils leur volent le peu qu’il leur reste et cherchent à leur imposer un modèle culturel dont ils ne veulent pas.
L'immigration clandestine
Est ce que l'immigration clandestine est devenu l'engagisme moderne par un trafic organisé - Un trafic organisé depuis 2015
C’est exactement ce qui s’est passé récemment avec la Turquie.
La crise de l’été 2015, et l’arrivée massive des migrants, passant de la Turquie à la Grèce avant de rentrer dans les Balkans, a été réglée par la négociation, disons des marchandages avec Erdogan.
Le point de départ pour l’Europe des migrants s’est alors déplacé à la Libye dont on sait dans quel état l’a laissée l’intervention franco-anglaise.
Après plus d’un an d’anarchie à base de violence, de racket, voire de véritables « marchés aux esclaves » s’est mise en place une forme de régulation étrange.
L’acheminement des stocks étant « sous-traité » à d’étranges intervenants.
Le crime organisé en Libye pour acheminer jusqu’aux ports, contrôler les embarquements et percevoir sa dîme.
Prise en charge ensuite par des ONG à l’origine et au financement opaque, capables d’armer de véritables petits paquebots et qui viennent récupérer les malheureux à proximité des côtes libyennes pour les acheminer en Italie.
C’est se tromper d’adversaire, les migrants n’étant comme eux-mêmes, ni particulièrement méchants, ni particulièrement gentils.
Mais ils sont plongés dans une misère noire, désespérés de ne pas trouver l’eldorado qu’on leur avait promis, et confrontés à des modes de vie qui leur sont étrangers.
« Dans tous les pays, la contribution des immigrés sous la forme d’impôts et de cotisations est supérieure aux dépenses que les pays consacrent à leur protection sociale, leur santé et leur éducation », écrit l’OCDE dans ce rapport qui porte sur ses 25 États membres pour la période 2006-2018.
Les poliques et les grands acteurs économique de la France préconisent notamment d'élargir l'accès au marché du travail pour les migrants, mais aussi « des mesures spécifiques de collaboration avec les autorités des pays sûrs, tels que l'Albanie, la Géorgie..., de façon à informer les candidats au départ, dans leur pays d'origine, de ce qu'est réellement la demande d'asile ».
Le président de la République a raison de vouloir poser le débat ; n'ayons plus peur d'aborder la question de la politique migratoire.
Mais portons-lui un regard attentif et pragmatique. Sans utiliser les mêmes concepts que les forces de la crainte, qui pensent hier comme un horizon.
N'ayons plus peur de pointer les atouts de la migration comme les défis qu'elle nous pose. Parlons des choses vraies, abordons ce qui n'était plus abordé, et unissons-nous pour nous rendre compte qu'une immigration maîtrisée est une chance pour notre société.
En 2019, qu'est-ce que l'immigration ? C'est 35 % de titres de séjour délivrés pour la mobilité étudiante et professionnelle et 33 % pour la stabilité familiale.
C'est - 29 % de flux migratoires irréguliers en Europe.
C'est une hausse de 7 % du nombre de demandes d'asile en France, à relativiser par un chiffre bas les années précédentes. L'immigration existe et elle existera toujours.
La question est de savoir comment la rendre positive, sans peur ni déni. Dans certains domaines, les entrepreneurs ont su se saisir de cette chance que représente l'intégration.
La mise en place d'un nouveau 'titre de séjour pour métier en tension' est en fait un projet de régularisation massive des sans-papiers. Tous les métiers sont en tension dans notre pays
Des titres de séjour pour recruter dans les secteurs en manque de main d'œuvre.
La droite et l'extrême droite y voient un plan de régularisation massif des sans-papiers.
Le gouvernement s'en défend et revendique une "idée pragmatique".
La mise en place d'un 'titre de séjour pour métier en tension' est en fait un projet de régularisation massive des sans-papiers.
Un titre de séjour, qui concernerait "quelques milliers, voire dizaines de milliers de personnes", ne s'adresserait qu'aux personnes déjà présentes sur le territoire. Il serait d'une durée d'un an, renouvelable à "certaines conditions" "comme le fait que la personne ait toujours son emploi", un casier judiciaire vierge, et "que le métier en tension le soit toujours", a précisé Gérald Darmanin.
DANIEL NGUYEN ANH TUAN